Editions du Capitaine Flandin

Hugues Rebell
(Georges Grassal dit, 1867-1905) :
La plupart des histoires ou dictionnaires de littérature française passent complètement sous silence cet écrivain original dont l’œuvre forte demeure une curiosité et dont les poèmes des Chants de la pluie et du soleil, dédiés à son ami, René Boylesve, ont inspiré les Nourritures Terrestres à André Gide.
Rebell est un écrivain solitaire et individualiste qu'on a trop facilement classé comme un pornographe pour mieux l'oublier. On connaît encore ses Nuits Chaudes du Cap français. C'est également un écrivain polémiste dont le petit essai Union des trois aristocraties (1894), celles du nom, de l'argent et du talent, établit une philosophie politique originale et surprenante qu'on qualifia peut-être trop rapidement de réactionnaire en la prenant en tant qu'absolu. Il fut salué par Maurras et l'Action Française reprit non sans ajustements un "abrégé" de ce petit texte en 1905.
Esthète, épicurien, Hugues Rebell mourra en 1905, ruiné, au milieu de sa bibliothèque de grande valeur, sans accepter d'y renoncer.

« Mais si l'artiste a besoin d'un public, il ne peut accepter celui que lui offrirait la démocratie moderne, il désire l'approbation des esprits, et non l'applaudissement bruyant des foules ».

(102 pages)

Jonathan Swift (1667–1745) :
Après être entré dans le clergé anglican, cet écrivain irlandais prit parti dans les luttes littéraires, religieuses et politiques. Les Voyages de Gulliver, bizarrement considéré comme un classique de la littérature pour enfants, est en fait une violente satire de la société anglaise et de la civilisation de son époque inspirée par ses ambitions déçues. Pamphlétaire féroce, ses textes demeurent d’actualité et méritent d’être redécouverts.

Faut-il tromper le peuple pour son bien ? Voilà la question essentielle que pose, sur un mode satirique, ce pamphlet qui fut attribué à Jonathan Swift.
L'Art du mensonge politique est en effet « l'art de faire croire au peuple des faussetés salutaires, pour quelque bonne fin ». Art délicat, qui obéit aux règles d'un savant calcul dont le texte jette les bases : soustraire les mensonges à toute vérification possible ; ne jamais outrepasser les bornes du vraisemblable ; faire varier l'illusion à l'infini ; rationaliser la production des contrefaçons politiques en instituant des « sociétés de menteurs ». Ce sont là quelques-unes des lois de ce mentir-vrai indispensable à l'éducation d'un Prince.
Ce court traité, qui redouble de façon ironique la leçon de Machiavel, a gardé toute sa pertinence : le mensonge aujourd'hui ressemble étrangement à celui d'hier. L'art du mensonge politique apporte ainsi sa contribution modeste au débat politique récent et aux « affaires » qui l'agitent. Toute analogie avec des hommes ou des partis politiques ayant existé, existant ou à venir ne saurait cependant être que le fruit du hasard.

suivi de Modeste proposition...
De ce pamphlet parmi les plus pathétiques inspiré par la misère du peuple d’Irlande, on a parlé d’humour noir : Jarry revu par Kafka ...

(106 pages)

Paul Lagargue (1842-1911)
Etudiant, il collabore au journal La Rive gauche de tendance proudhonienne. En exil à Londres, il rencontre Marx, dont il épouse la seconde fille, Laura.
Membre du Conseil général de la l’Internationale, artisan de l'unification des forces socialistes, il a fondé avec Jules Guesde le Parti ouvrier français.
Le 26 novembre 1911, il se suicide avec sa femme « avant que, selon les termes du dernier message de Lafargue, l'impitoyable vieillesse ne fasse de moi une charge à moi et aux autres ».
Tenu pour un des introducteurs du marxisme en France, il est à ce titre considéré comme l'interprète autorisé de la pensée de Marx. Son œuvre, simple et incisive, est beaucoup plus proche de celle d’un homme d’action que celle d’un véritable théoricien.

(96 pages)